Voisins bruyants : quelles solutions d’insonorisation fonctionnent vraiment ?
Vous souffrez d’un voisin un peu bruyant (musique forte, bruits de pas…) et vous vous demandez quelles sont les meilleures options d’insonorisation ?
La cohabitation en milieu urbain ou en copropriété n’est pas toujours synonyme de tranquillité. Que ce soit les bruits de pas du voisin du dessus, une télévision trop forte ou des conversations qui traversent les murs, le bruit peut vite empoisonner le quotidien.
L’insonorisation s’impose alors comme une solution durable. Mais entre les panneaux acoustiques, les sous-couches, les mousses et les solutions « maison », difficile de savoir ce qui fonctionne vraiment…
- Dans cet article, vous découvrirez les meilleures solutions d’insonorisation pour atténuer efficacement les bruits de voisinage.
Quelles sont les solutions d’insonorisation murale efficaces ?
Vous l’avez peut-être constaté, mais dans les bâtiments anciens, les murs mitoyens entre logements sont souvent minces ou mal isolés. Ils laissent alors facilement passer ces sons. Heureusement, plusieurs solutions performantes existent pour y remédier.
Doubler le mur avec une cloison acoustique
La méthode la plus efficace consiste à créer une seconde paroi désolidarisée du mur existant, en utilisant une structure métallique ou de bois sur laquelle on fixe :
- Des panneaux de gypse acoustique
- Une membrane acoustique
- Un isolant absorbant à l’intérieur (comme la laine minérale ou le chanvre acoustique)
Appliquer des panneaux acoustiques de surface (solution partielle)
Les panneaux acoustiques décoratifs, souvent utilisés dans les bureaux ou les studios, peuvent réduire la réverbération dans une pièce. Cependant, ils n’arrêtent pas vraiment les bruits entrants. Leur efficacité est donc limitée dans les cas de nuisances entre appartements.
- C’est une option à privilégier si votre problème est la mauvaise acoustique d’une pièce, mais pas pour bloquer un voisin bruyant.
Utiliser une membrane acoustique mince (solution intermédiaire)
Certaines membranes, comme le Sonopan, peuvent être installées directement sur le mur existant puis recouvertes de gypse. Elles sont peu épaisses (environ 1″) et offrent un bon compromis entre efficacité, espace perdu et coût.
- C’est une solution assez facile à mettre en place. En particulier dans des condos ou appartements où l'on ne peut pas se permettre de perdre trop d’espace.
Calfeutrer les points faibles
Même les meilleurs matériaux ne seront efficaces que si l’enveloppe est bien étanche au son. Les prises électriques, fissures, interstices autour des boîtiers, cadres de portes ou moulures peuvent agir comme des passages directs pour le bruit.
- Utilisez du mastic acoustique, des boîtiers isolants pour les prises et du joint acoustique.
Placer stratégiquement les meubles
Une astuce simple et économique consiste à placer une bibliothèque remplie de livres ou une armoire pleine contre un mur mitoyen. Cela ne remplacera pas une cloison acoustique, mais permet d’ajouter de la masse et d’absorber une partie des ondes sonores.
Comment bien insonoriser un plafond ?
Les bruits qui viennent d’un logement à l’étage du dessus sont parmi les plus agaçants : pas lourds, chaises qu’on tire, objets tombés au sol… Ces sons, appelés bruits d’impact, sont transmis directement à travers la structure du bâtiment. Ce type de bruit est particulièrement difficile à atténuer sans solutions adaptées.
Voici les méthodes réellement efficaces pour isoler un plafond contre les bruits du dessus :
Installer un plafond suspendu désolidarisé
C’est la solution la plus efficace, mais aussi la plus coûteuse et la plus invasive. Elle consiste à créer un faux plafond acoustique, suspendu sous le plafond existant, sans contact direct avec lui. Le système comprend :
- Une structure de métal ou de bois suspendue sur des supports antivibrations (comme des clips acoustiques ou des ressorts)
- Un isolant entre les solives (souvent de la laine minérale haute densité)
- Un ou deux panneaux de gypse acoustique montés sur la structure
- Un joint acoustique autour de tout le pourtour pour assurer l’étanchéité sonore.
Ajouter une membrane acoustique mince (solution intermédiaire)
Si le plafond est en bon état et que vous ne pouvez pas faire de travaux majeurs, il est possible de poser une membrane acoustique mince directement sous le plafond existant, puis de recouvrir le tout de gypse. Ce procédé permet de :
- Gagner un peu en insonorisation
- Limiter les bruits aériens (voix, musique)
Injecter de l’isolant entre les étages (solution complémentaire)
Dans certains cas, notamment dans des bâtiments anciens, on peut injecter de la cellulose ou de la mousse acoustique entre le plancher supérieur et le plafond inférieur. Cela améliore l’absorption du bruit, mais n’arrête pas les vibrations.
Comment réaliser une bonne insonorisation du plancher pour limiter les bruits d’impact ?
Les bruits d’impact sont générés par le contact direct avec une surface : pas, déplacements de meubles, objets tombés, etc. Lorsqu’ils proviennent de l’unité du dessus, ils traversent le plancher et sont transmis jusqu’à votre logement.
Mais lorsque vous êtes celui qui cause involontairement les nuisances, insonoriser votre propre plancher peut aussi être une solution pour mieux vivre avec vos voisins.
Installer une sous-couche acoustique performante
C’est l’une des meilleures stratégies préventives : ajouter une sous-couche résiliente entre le plancher structurel et le revêtement de sol. Parmi les matériaux efficaces au Québec, il y a :
- Le liège acoustique : il est écologique, bon isolant, et idéal sous du bois flottant ou du vinyle
- La mousse de polyuréthane haute densité : elle est très performante contre les bruits d’impact, et est souvent utilisée sous le stratifié
- La membrane de caoutchouc recyclé : elle est très efficace dans les condos et offre un bon rendement acoustique
Choisir le bon revêtement de sol
Le type de revêtement influence fortement le niveau de bruit transmis. Voici un comparatif :
Revêtement | Transmission des bruits d’impact | Recommandation |
Céramique / pierre | Élevée (très bruyant) | À éviter sans sous-couche |
Bois franc / stratifié | Moyenne à élevée | À combiner avec sous-couche |
Vinyle souple | Moyenne à faible | Bon choix avec membrane |
Tapis | Faible | Excellent, mais moins populaire |
Opter des solutions hybrides : plancher flottant et membrane acoustique
Les planchers flottants installés avec une membrane acoustique intégrée offrent une excellente combinaison :
- Une installation simple
- Une bonne performance acoustique
- Un confort sous le pied
- Un coût modéré
Bon à savoir
Dans plusieurs copropriétés au Québec, le choix du plancher et de la sous-couche est réglementé par le syndicat pour limiter les nuisances entre unités.
Quelles sont les solutions simples mais souvent négligées pour bien insonoriser son logement ?
Il existe des solutions simples pour réduire efficacement les nuisances sonores du quotidien — ou du moins limiter leur propagation. Ces options ne remplacent pas une insonorisation structurale, mais elles peuvent les compléter.
Calfeutrer les ouvertures et fissures
Le son se faufile par le moindre interstice. Même si vos murs ou vos planchers sont isolés, les ouvertures suivantes peuvent compromettre toute l’insonorisation :
- Les prises électriques
- Les contours de portes et de fenêtres
- Les fissures dans les moulures
- Les boîtiers d’interrupteurs ou détecteurs de fumée
Épaissir les rideaux et les tissus
Les rideaux acoustiques ou à doublure thermique peuvent bloquer une partie des bruits extérieurs (rue, voisins, circulation) s’ils sont épais et couvrent toute la surface de la fenêtre, voire au-delà.
Même chose pour les tapis épais, les tapisseries murales, les jetés sur les meubles : tous ces textiles absorbent une partie des ondes sonores et réduisent la réverbération dans la pièce.
Réorganiser l’espace intelligemment
Placer certains meubles le long des murs mitoyens permet de créer une barrière physique au bruit.
Remplacer les portes creuses
Les portes intérieures standard sont souvent creuses et très légères, laissant passer facilement les bruits d’une pièce à l’autre.
- Optez pour une porte pleine (massive) ou ajoutez un bourrelet d’étanchéité au bas pour bloquer les fuites sonores.
FAQ - Foire aux questions sur les solutions d'insonorisation au Québec
Est-ce que l’insonorisation est la même chose que l’isolation thermique ?
Non. L’insonorisation vise à bloquer ou à atténuer les sons, tandis que l’isolation thermique conserve la chaleur ou la fraîcheur à l’intérieur d’un espace. Certains matériaux peuvent toutefois jouer un double rôle.
Puis-je insonoriser moi-même ou dois-je faire appel à un professionnel ?
Il est possible d’insonoriser soi-même certaines parties de son logement (pose de tapis, joints acoustiques, rideaux lourds, etc.). Cependant, pour les travaux plus complexes (murs, plafonds, planchers), un professionnel est recommandé afin d’assurer une performance optimale.
Quels sont les bruits les plus difficiles à atténuer ?
Les bruits d’impact (comme des pas ou des chocs) sont généralement plus difficiles à bloquer que les bruits aériens (voix, télévision, etc.), car ils se propagent par les structures.
Est-ce que tous les matériaux insonorisants sont écologiques ?
Non. Certains matériaux sont synthétiques ou peu recyclables. Il existe cependant des solutions plus vertes, comme la cellulose, la laine de coton ou la fibre de bois.
Combien de temps durent les matériaux insonorisants ?
S’ils sont bien installés et protégés de l’humidité, la plupart des matériaux ont une durée de vie de plusieurs décennies.
Est-ce que l’insonorisation augmente la valeur de revente d’une propriété ?
Oui, particulièrement dans les immeubles à logements ou les zones urbaines bruyantes. Un bon confort acoustique peut représenter un argument de vente important.
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